Les premières sont souvent compliquées. Et l’Équipe de France version fenêtre FIBA 2024 les a enchaînées lors d’une semaine qui l’a vue affronter Chypre à deux reprises. Les conflits éternels du calendrier européen l’ont privé de ses joueurs d’EuroLeague, tandis que la NBA n’a que faire de ces pauses internationales. Résultat des courses, Andrew Albicy, le capitaine du groupe, était le seul vice-champion olympique présent et comptait, à lui seul, plus de sélections (104) que ses onze coéquipiers réunis (83) !
Impossible, dès lors d’attendre de miracles. "C’était une semaine très chargée avec la volonté de mettre en place des principes offensifs et défensifs", précise Frédéric Fauthoux. "Mais aussi des valeurs de dureté et d’engagement. Il ne fallait pas négliger l’opposition que l’on a. C’est une équipe qui sait jouer ensemble et qui le fait depuis des années. Nous, ça fait six jours. Et il y avait un côté émotionnel qu’il a fallu gérer." Le pari ne semblait pas insurmontable puisque le calendrier des qualifications offrait aux Bleus une double confrontation contre Chypre, largement dominé par la Bosnie-Herzégovine (-33) et la Croatie (-29) en février dernier. Une réalité qui a joué dans la constitution du groupe, alors que plusieurs pays faisaient appel à des renforts estampillés EuroLeague pour la deuxième rencontre des qualifications. "Si ça n’avait pas été Chypre, peut-être aurait-on fait autrement", admet Frédéric Fauthoux. "On a fait le choix de ne pas rappeler de joueurs d’EuroLeague entre les deux matches. Le pari de s’en priver c’est pour donner des responsabilités à Nolan Traore, Adam Mokoka parce que l’avenir s’écrira peut-être avec eux. Il y a de la qualité en France et il faut qu’elle se développe."
Les débutants n’ont pas eu la vie facile, à Nicosie comme à Poitiers, mais au soir du 24 novembre, l’Équipe de France est l’une des trois nations à présenter un bilan immaculé (4-0) avec la Serbie et la Lettonie. Mais paradoxe de faire partie d’un groupe avec une équipe, Chypre, déjà qualifiée, sa qualification n’est pas encore assurée et il faudra la valider en février en ajoutant une victoire à son compteur ou en préservant son point-average sur la Croatie ou la Bosnie-Herzégovine.
L’effectif aura sans aucun doute un autre visage lors du dernier rassemblement avant le début de la préparation à l’EuroBasket 2025. "Le but était de gagner deux matches mais aussi avec la volonté de découvrir certains joueurs. C’est une difficulté. Le monde regarde certains de nos joueurs mais on en a aussi vu d’autres joueurs comme Adam Mokoka et Axel Bouteille, qui ont eu un impact. L’un défensivement, l’autre défensivement. C’est intéressant. On va se poser des questions avec le staff pour déterminer comment construire la suite." La première pierre d’une nouvelle ère a été posée en novembre 2024. Avec la volonté de se projeter toujours vers demain.